© Afreepress (le 22 février 2013) — Une partie du corps diplomatique accrédité au Togo et des représentants du gouvernement ont échangé jeudi sur la question des incendies des marchés et de l’arrestation d’une vingtaine de personnes issues des rangs de l’opposition, des leaders et militants proches du Collectif Sauvons le Togo (CST) accusés d’avoir « commandité » ces incendies qui ont occasionné plus de cinq (5) milliards de francs CFA de pertes, selon des chiffres rendus publics par le gouvernement.
Au cours des échanges tenus dans les locaux du ministère des Affaires étrangères en présence du ministre Eliott Ohin, locataire des lieux, des ministres Gilbert Bawara, Tchitchao Tchalim, Yark Damehane et Léonardina Rita Doris Wilson de Souza, les sujets débattus ont essentiellement tourné autour de « la responsabilité » des personnes interpellées et de la « pertinence des éléments de preuves » à la disposition des enquêteurs, selon les informations.
« Les diplomates ont exigé des ministres beaucoup d’explications sur le degré d’implication des leaders de l’opposition qui ont été interpelés et recommandé la plus grande transparence autour de l’affaire », est parvenue à savoir l’Agence Afreepress.
Les points ayant trait à l’indemnisation des victimes de ces sinistres ont également été à l’ordre du jour de cette rencontre bipartite qui a duré plusieurs heures.
Ont pris part à ladite rencontre, les Ambassadeurs d’Allemagne, des États-Unis, de France et le Chef de la délégation de l’Union européenne au Togo.
Ces échanges se tiennent au lendemain d’un dialogue dit « exploratoire » qui a eu lieu les 19 et 20 février derniers entre le gouvernement et des formations politiques proches aussi bien du pouvoir que de l’opposition autour d’un facilitateur désigné, Mgr Nicodème Barrigah, précédemment président de la CVJR (Commission Vérité, Justice et Réconciliation).
Les arrestations se poursuivent dans le cadre de cette affaire. La dernière en date est celle du Pr Napo Thein, anciennement enseignant à l'université de Kara. Les versions divergent sur les raisons de l’interpellation de ce membre de l'Alliance nationale pour le Changement (ANC).
Pour certaines sources, il est accusé d’avoir « donné entre temps à Kara, des ordres à des anciens militaires réformés qui se réclameraient de Bodjona Pascal, de brûler le marché de la ville ». Pour d’autres, il lui est reproché d'avoir pris part à Lomé à une réunion « préparatoire des incendies ».
L’homme est actuellement transféré à la prison civile de Kara (420 km au nord de Lomé).
Olivier A.