© Afreepress (Lomé, le 15 août 2012) —
La tolérance se définit comme « le respect de la liberté d’autrui, de ses manières de penser et d’agir ; le respect des opinions politiques et religieuses d’autrui même si on ne les partage pas. Le Fait de s’abstenir d’interdire ou d’exiger quelque chose alors qu’on le pourrait ; liberté qui résulte de ce fait ».
Le Togo a été de tout temps un pays de tolérance par excellence. Toutes les religions cohabitent en parfaite intelligence depuis la nuit des temps sur le territoire togolais. L’animisme, la religion des premiers occupants de cette bande de terre s’est ouverte aux autres pratiques religieuses importées d’occident et d’orient. Cet héritage de tolérance et d’acceptation d’autrui, les Togolais n’ont de cesse de l’appliquer à leur vie aujourd'hui.
Malheureusement, cette qualité s’arrête là, aux frontières du religieux. Dans le domaine politique, c’est le contraire qui est observé. L’intolérance politique a encore de beaux jours devant elle au Togo.
Depuis les années d’indépendance, les Togolais n’ont de cesse de se taper dessus pour des questions politiques. Cette situation se poursuit encore de nos jours. L’intolérance politique a conduit plusieurs milliers de citoyens togolais à la tombe et si rien n’est fait pour conscientiser la population, l’hécatombe est loin de prendre fin.
Malgré l’existence de textes de lois protégeant la liberté d’opinion et de manifestation, il reste encore difficile aux Togolais de partager ouvertement leur opinion sans risque de se faire stigmatiser et parfois agresser.
Ces types de comportements sont l’apanage, aussi bien des militants de l’opposition que du pouvoir en place.
Il est courant de voir certains militants de l’opposition s’en prendre verbalement ou parfois physiquement à des personnes qui ne partagent pas les mêmes avis qu’eux. Cette situation est plus remarquée au cours des manifestations de rue de l’opposition, où des injures et propos haineux fusent de la bouche de certains manifestants à l’endroit des personnes qui ne manifestent pas avec eux. Voilà une attitude à proscrire et à bannir.
De l’autre côté, le régime en place et ses militants sont des champions de l’intolérance et des agressions politiques lorsqu’une partie de Togolais ne partagent pas la même opinion que lui. On n’hésite pas à envoyer des miliciens au milieu des manifestations opposées au pouvoir, on n’hésite pas à laisser ces dernières commettre des agressions sur des personnes taxées d'« opposants ».
La plus parfaite illustration de cette intolérance politique a été observée le 4 août dernier dans la ville de Kara lorsqu’un groupe d’opposants s’est rendu dans cette ville afin d’y tenir une manifestation après avoir rempli toutes les conditions administratives.
L’intolérance politique s’est invitée dans cette rencontre lorsque des personnes ont fait irruption et dispersé les manifestants sur fond de menaces verbales.
Toutes ces attitudes ne participent pas à la construction d’un État de droit au Togo. Les six millions de Togolais ne pourraient jamais avoir la même opinion politique. Qu’on soit proche de de l’opposition ou du pouvoir, chacun a sa place dans la construction d’un État démocratique au Togo.
Le territoire togolais couvre 56 600 kilomètres et chaque formation politique, au regard des lois régissant la manifestation publique au Togo, reconnaît à toutes les formations politiques, la liberté de tenir des manifestations où ils voudront.