© Afreepress (le 16 février 2013) — Invité ce samedi dans l'émission « Rencontre et Échanges » sur la télévision RTDS, une chaîne de télévision privée du Togo, le Secrétaire général du Comité d'Action pour le Renouveau (CAR, opposition) Jean Kissi, a estimé que c’était dans l’intérêt du gouvernement de « créer les bonnes conditions pour un dialogue entre l'opposition et le pouvoir avant la tenue des élections législatives et locales prochaines ». « C'est dans l'intérêt du Président de la République qu'on trouve un consensus avant d'aller aux élections », a-t-il indiqué.
Le Chef de l’État veut-il réellement d’un dialogue et d’une sortie de crise au Togo ? Jean Kissi répond par l’affirmative, mais pense par contre qu’il y aurait des « forces » autour du premier magistrat du Togo, des forces qui, d’après lui, « ne veulent pas de ce consensus ». « Ces personnes pensent qu’elles n'ont leur salut que si elles arrivent à amener l'opposition à boycotter les élections. Il y a dans le gouvernement un certain nombre de poids lourds pour qui l'option c'est d'amener l'opposition à boycotter les élections pour qu'ils ramassent tout sur leur passage », a-t-il révélé et de marteler que c’est pour cette raison que l’opposition togolaise, incarnée par le CAR et ses alliés ne dorment pas. « Nous ne dormons pas, car ces gens qui sont dans cette dynamique constituent un piège pour le chef de l'État ».
Le CAR participera bel et bien aux prochains scrutins, annonce Jean Kissi pour qui le mot « boycott des élections » n'existe pas dans le langage de son parti, une démarche qu’il tempère pourtant lorsqu'il fait savoir que « plusieurs choses doivent être corrigées avant la tenue de ces élections ». « Tout le monde pense que ce n'est pas dans l'intérêt du chef de l'État d'amener l'opposition à boycotter les élections », a-t-il indiqué faisant allusion aux dernières sorties de l’Union européenne et du parti socialiste français (PS).
« Dans tous les pays qui sont dans le balbutiement démocratique, la CENI joue un rôle d’arbitre. Alors dans un jeu, il n'est pas question que l'arbitre soit d'un côté. Si Faure Gnassingbé ne veut pas avoir des problèmes et veut faire son mandat dans les bonnes conditions, la CENI doit être équilibrée entre le pouvoir et l'opposition comme c'est prévu dans l'accord politique global (APG). Quand on lit le rapport de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne (MOE), il apparaît qu'il est inadmissible que des gens qui ont obtenu un million deux cent mille voix aient 31 députés et des gens qui ont obtenu huit cent quatre-vingt-dix-sept (897) mille voix aient 50 députés », s’est insurgé celui-ci.
Le Togo organise au cours de cette année, des élections législatives et locales. Une partie de la classe politique incarnée par l’opposition s’insurge contre les « conditions » d’organisation de ces élections et appelle à des assises générales avant le lancement du processus. Le gouvernement, de son côté, relève les impératifs constitutionnels pour expliquer l’accélération du processus.
Telli K.