© Afreepress (Lomé, le 2 août 2012) —
Le nouveau Premier ministre du Togo, Kwessi Ahoomey-Zunu a présenté jeudi aux députés, sa déclaration de politique générale ce, en présence de son gouvernement au complet, a constaté l'agence Afreepress.
Cette déclaration de politique générale, une exigence de l'article 78 de la Constitution, a été faite au cours d'une session extraordinaire du parlement, session à laquelle ont pris part 69 députés sur 81, les députés proches de l'Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition) de Jean-Pierre Fabre ayant préféré boycotter cette séance.
Au cours de la séance, le nouveau Premier ministre a présenté aux députés, une feuille de route arrimée aux quatre recommandations qu'il a reçues de la Présidence de la République lors de sa nomination et a promis de « coller au plus près » à cette feuille de route à lui soumise par le chef de l'État.
Le programme politique du nouveau gouvernement s'articule ainsi autour des quatre piliers de développement que sont : « l’approfondissement du dialogue démocratique, le respect des règles de bonne gouvernance, la promotion d'une société internationale pacifique et la protection des citoyens contre l'insécurité et enfin le développement d'une économie de proximité ».
Selon le premier ministre, le nouveau gouvernement sera résolument engagé dans une politique de développement du pays. Ahoomey-Zunu a promis qu'au cours de son mandat à la tête de l'Exécutif togolais, la construction des infrastructures de qualité, l'accès d'au moins 25 % de Togolais à l'électrification, le rapprochement des services publics des administrés, l'accès à la communication à un taux réduit dans toutes les régions du pays, l'ouverture d'un dialogue sans restriction de sujets, sera ses principales préoccupations.
Sur le plan sécuritaire, le nouveau gouvernement s'est engagé à créer « un centre de formation d'officiers de la police à vocation sous-régionale à Davié dans la préfecture du Zio ». Il compte également « œuvrer au renforcement des capacités pour mieux canaliser les interventions et éviter l'usage disproportionné de la force dans les opérations de maintien de l'ordre. À cet effet, la politique de la tolérance zéro vis-à-vis des abus sera renforcée », a promis le chef du gouvernement.
Sur un autre plan, le gouvernement s'engage à mettre en œuvre les recommandations de la Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH) et de la Commission, Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). La relance du dialogue pour consolider le climat d'apaisement et de confiance afin d'asseoir la démocratie et l'État de droit au Togo fait également partie du chantier de ce nouveau gouvernement. « Les discussions et les consultations seront engagées par le gouvernement pour favoriser l'examen, dans un esprit d'ouverture et sans sujets tabous, des mesures susceptibles de contribuer à l'organisation d'élections apaisées, répondant pleinement aux normes et aux standards internationaux. L'agenda du dialogue sera défini de commun accord entre le gouvernement et les principaux partis représentatifs de la classe politique, en tenant compte des points de vue des organisations de la société civile et des autres acteurs politiques sans perdre de vue les impératifs liés aux délais constitutionnels et de l'agenda républicain », a-t-il indiqué.
Pour le nouveau Premier ministre, la recherche du dialogue et du consensus ne doivent pas paralyser le jeu normal de la démocratie et mettre à mal le fonctionnement régulier des institutions républicaines.
Les futurs chantiers du gouvernement Ahoomey-Zunu portent également sur des questions de lutte contre la corruption, d'amélioration du climat des affaires, d'accélération de la croissance économique et de soutien aux secteurs porteurs de croissance.
Les députés à la fin de cette cérémonie, ont porté leur confiance au nouveau gouvernement en votant par une majorité de 66 voix pour, 3 (ceux du CAR) contre et 0 abstention. Ce qui donne le feu vert aux activités du nouvel exécutif.