L’élection comme l’expression d’un choix
La République fonctionnant selon le principe du gouvernement représentatif, la fonction première de l’élection est de permettre aux citoyens de choisir leurs gouvernants et leurs représentants, qui rédigeront et voteront la loi en leur nom au Parlement. Ainsi, l’élection est une délégation de Souveraineté. Elle constitue, au sein d’une société organisée, une « soupape de sécurité ». En effet, la possibilité pour les citoyens de pouvoir régulièrement exprimer leur mécontentement ou, au contraire, de donner un nouveau mandat au pouvoir sortant, évite que les désaccords politiques majeurs ne trouvent un autre terrain d’expression (la rue) et d’autres modalités (la violence).
L’élection comme mode de règlement de crises
L’élection peut aussi permettre de régler une crise. Lorsqu’un débat extrêmement important divise les citoyens, le recours au suffrage universel peut permettre de trouver une solution. Ainsi, lors des événements de mai 1968 en France, la dissolution de l’Assemblée nationale française et la convocation à des élections législatives permirent de calmer les tensions dans la rue.
L’élection comme mode de conservation du pouvoir
Enfin, l’élection peut revêtir un aspect stratégique : on peut recourir à l’élection afin de garder le pouvoir. Ainsi, en Grande-Bretagne, les élections législatives ont toujours lieu avant la fin du mandat de la Chambre des Communes, le Premier ministre choisissant, pour la dissoudre, le moment qu’il estime le meilleur pour son propre parti.
Education Civique : Les différents modes de scrutins
Le mode de scrutin permet le passage du décompte des voix à la désignation des élus. Le système électoral recouvre, lui, l’ensemble des déterminants de l’élection et des conséquences des modes de scrutin (effets sur l’organisation des partis, les alternances, etc.). Alors que, après de longues luttes pour l’établissement de ses règles et l’extension de son champ, le principe de l’élection au suffrage universel fait aujourd’hui l’unanimité dans les démocraties représentatives, il n’en va pas de même pour le choix du mode de scrutin.
Ce dernier apparaît comme un savant mélange où interviennent notamment l’histoire politique nationale, les besoins de représentativité, l’opinion des partis. Les modes de scrutin peuvent aussi varier dans le temps. Depuis 1960, le Togo a ainsi connu des changements importants de mode de scrutin législatif, alors que certains pays du monde comme le Royaume-Uni utilise le même depuis le XVIIIe siècle.