© Afreepress (Dapaong, le 17 Nov. 2012) — Quelques heures après avoir claqué la porte du dialogue ouvert par le Premier ministre et destiné à discuter du « processus électoral à venir », les responsables du collectif sauvons le Togo (CST) étaient réunis en conférence de presse ce vendredi pour situer l’opinion sur les raisons qui ont motivé leur décision et informer les Togolais des actions futures qu’ils tiennent à mener afin d’« obliger » le pouvoir à concéder à leurs demandes, a constaté l’Agence Afreepress.
Au cours de cette rencontre, le CST, par la voix de son coordonnateur Me Zeus AJAVON a dit n’avoir répondu à l’invitation du gouvernement que par « politesse pour l’institution qu’Ahoomey-Zunu représente ». Selon le CST, cette rencontre devrait offrir l’occasion « aux forces démocratiques de discuter de tous les problèmes sans exception ». « La délégation que j’ai conduite s’est rendue d’abord par respect auprès de l’institution que vous représentez, puis pour les populations togolaises qui se reconnaissent dans la lutte que nous menons pour l’instauration de la démocratie, de l’État de droit et de la bonne gouvernance au Togo, ensuite pour réaffirmer haut et fort notre détermination à tout mettre en œuvre pour sortir le Togo du cycle infernal : élections frauduleuse-contestation-répressions sanglantes-dialogues politiques biaisés », a mentionné le coordonnateur du CST.
« Il est important de réunir les conditions devant ouvrir la voie à un dialogue structuré, franc et serein ; qui pose les vrais problèmes tels qu’identifiés dans la Plate-forme citoyenne pour un Togo démocratiques en date du 4 juin 2012 et y apporter les vraies solutions », a ajouté Me Zeus AJAVON.
Pour la sincérité des prochaines élections, le CST propose la mise en place d’un comité préparatoire qui conviendra des modalités du dialogue. Pour parvenir à cela, insistent les responsables de ce regroupement, il faut la présence d’un « médiateur » choisi sur consensus, avec l’assistance de la communauté internationale. Tout en demandant au Chef de l’État de prendre « conscience de la profondeur de la crise », le CST a appelé le gouvernement à « s’investir résolument » dans le règlement de la crise en faisant « droit aux revendications légitimes des populations togolaises ».
Le CST a également exploré d’autres options pour le règlement du problème et appelle les « autorités religieuses à user de leur influence pour amener le gouvernement à se préoccuper de la crise ; les opérateurs économiques à apporter une contribution active à la recherche de l’apaisement dans le pays ; et d’urgence, invite la communauté internationale à s’impliquer aux côtés des populations togolaises pour un dialogue franc et serein en vue de l’instauration de la démocratie, de l’État de droit et de la bonne gouvernance au Togo ».
Le CST affirmant qu’il reste à l’écoute du gouvernement a appelé les populations à une démonstration de force ce samedi en vue de « contraindre » le gouvernement à revoir sa copie.
Bernard ALOGNON