© Afreepress (Lomé, le 5 mars 2013) — Invité dimanche dans l’émission « Baromètre », une émission coanimée par City Fm et l’Agence Afreepress sur les ondes de cette station de radio qui est membre du groupe Sud média, le président national de la Convergence patriotique panafricaine (CPP), Francis Ekon a fait le tour de l’actualité sociopolitique du Togo et a défendu les positions « modérées » de la formation politique dont il a la charge.
Sur le débat qui déchire la classe politique togolaise sur l’appartenance ou non de l’Union des forces du changement (UFC) à l’opposition, Francis Ekon apporte une réponse singulière au parti. En effet, s’ils sont nombreux, ces partis politiques qui dénient le caractère de formation de l’opposition à l’UFC, tel n’est pas le cas de la CPP de Francis Ekon qui classe le sujet au rang des « faux débats » qui, selon lui, animent trop la vie politique togolaise. « Laissons tomber les débats inutiles. Si Gilchrist Olympio dit aujourd’hui que son parti est de l’opposition, laissons-le dans l’opposition. S’il partage aujourd’hui le pouvoir avec le parti au pouvoir et dit qu’il est de l’opposition, autant les autres, que ce soit Edem Kodjo, que ce soit Agboyibo faisaient partie d’un gouvernement tout en étant de l’opposition, il peut aussi être dans un esprit de partage du pouvoir tout en étant de l’opposition puisque les autres étaient au pouvoir et dans l’opposition contre qui ? Contre le Chef de l’État ? L’UFC est-elle un parti de l’opposition ? La réponse est oui », a soutenu M. Ekon qui est revenu sur la comparaison entre les gouvernements dirigés par Me Yawovi Agboyibo, président du Comité d’action pour le renouveau (CAR) et Edem Édouard Kodjo, président de la CPP. Ceux-ci,de son avis, étaient à la « fois au gouvernement et dans l’opposition ».
« Dans le cadre des négociations inter-togolaises, Me Yawovi Agboyibo était devenu à un moment donné, Premier ministre. Ce n’est pas parce qu’il y avait un papier qui sous-tend cette démarche qu’on dira qu’il était de l’opposition ou non, le CAR est un parti de l’opposition même si Me Yawovi Agboyibo est Premier ministre du gouvernement. Je sais qu’intellectuellement, c’est difficile d’accepter cette idée. Pourquoi vous qui êtes Premier ministre et Chef du gouvernement êtes de l’opposition ? Opposition contre qui ? Ce gouvernement que vous dirigez ou contre juste le Chef de l’État ? », s’est-il interrogé.
Puisque la situation politique du Togo a quelque chose d’« exceptionnel », a-t-il affirmé, il faut également accepter des solutions « exceptionnelles ». « Je dis que la situation politique togolaise est atypique, il faut y trouver des solutions exceptionnelles. Ce ne sont pas des solutions de tous les jours que nous voyons dans les autres pays qui doivent déterminer la situation au Togo parce que notre cas ne ressemble à aucun autre cas. Si aujourd’hui, on fait de Gilchrist Olympio Premier ministre du Togo et qu’il continue à soutenir qu’il est de l’opposition, il ne sera pas le premier à avoir fait cela. Laissons tomber les débats inutiles », a enfoncé Francis Ekon.
La CPP, selon son président, est un parti engagé pour l’alternance, mais précise ce dernier, une « alternance apaisée ». « La CPP ne souhaite pas une alternance à l’égyptienne ni à la libyenne, c’est un parti d’opposition qui est très responsable, un parti patriotique qui veut travailler avec tous les autres partis qui excluent fondamentalement la violence physique ou verbale. Ce n’est pas parce que nous, nous n’injurions pas que vous allez dire que nous ne sommes pas de l’opposition », a martelé le natif de Gboto.
Francis Mawuena Ekon est né à Gboto dans la préfecture de Yoto. L’actuel président national de la CPP a fait des études d’économie à Lyon en France puis a travaillé comme cadre dans plusieurs sociétés au Togo et en Afrique à savoir l’OPAT, l’OTP, la société interafricaine de commerce, etc. Il a été membre fondateur et premier Vice-président de l’ATBEF et Vice-président du Haut conseil de la République (HCR) du Togo dans les années 90.
Olivier A.