© Afreepress (Lomé, le 30 juillet 2012) —
« Au Togo, les auteurs de crimes ne sont jamais inquiétés et la mort de Tavio nous démontre à suffisance que telle est la situation que nous vivons. Puisqu’il y a déjà vingt ans que ce dernier a été tué et ses bourreaux qui sont connus de tout le monde jouissent d’une quiétude incroyable ».
C'est en ces termes que le leader de l'Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition), Jean-Pierre Fabre a fustigé « l'impunité dont jouissent les auteurs de crimes odieux » au Togo. Cette déclaration a été faite par l'ancien candidat à l'élection présidentielle lors d'une manifestation publique organisée samedi par le collectif sauvons le Togo (CST) à travers les rues de Lomé pour commémorer les 20 ans d'assassinat de Tavio Amorin, politicien togolais des années 90 abattu alors qu'il était en visite dans un quartier de la capitale.
Au cours de la manifestation qui a eu pour point de chute la tombe de Tavio Amorin au cimetière de la plage (Lomé), le coordonnateur du collectif, Me Zeus Ajavon et le président national de l’Alliance nationale pour le Changement(ANC), Jean Pierre Fabre ont tour à tour invité les populations à « se mettre debout pour faire partir Faure Gnassingbé ». Pour Ajavon Zeus, « les nombreuses victimes des crimes impunis que sont Tavio Amorin, Sylvanus Olympio, le commandant Komlan, Djagba, Boukary Djobo méritent d’être honorées par la condamnation des criminels qui courent toujours les rues ». « Pour cela, a souligné l'avocat, nous devons nous lever comme un seul homme pour que cette année nous puissions atteindre nos objectifs ».
Selon Jean-Pierre Fabre de l'ANC, « il faut également ajouter à la liste des crimes restés impunis, les nombreuses victimes des années 1963 jusqu’à nos jours ». « C’est par l’impunité que répond le régime. Nous voulons montrer au travers de ce 20e anniversaire de la mort de Tavio Amorin que nous n'accepterons plus au Togo l’impunité », a-t-il averti.
Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de la célébration de la semaine contre l’impunité décrétée il y a une semaine par le collectif sauvons le Togo pour dénoncer « les crimes politiques commis au Togo et jamais punis ». Au cours de ces sept jours de manifestations, le collectif a procédé au dépôt de gerbe sur la tombe de l'illustre disparu et a assisté à une messe d'Action de grâce dimanche à l'Église Notre-Dame de la Rédemption de Bè-Klikamé.