La Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH) est préoccupée par l’accroissement exponentiel du nombre de décès en milieu carcéral, a appris l’Agence Afreepress.
Depuis le début de cette année, le nombre de décès enregistré est évalué à dix-huit dans la seule prison de Lomé, selon les chiffres de la Ligue.
Une déclaration rendue publique par la Ligue relève que les détenus qui présentent un état de santé dégradant, font régulièrement l’objet de négligence de la part des autorités de l’Administration pénitentiaire. Ceux qu’on accepte d’évacuer au cabanon se trouvent, dans la plupart du temps, dans un état critique ou agonisant.
« Des détenus qui ont même la possibilité de se faire examiner par un médecin spécialiste se voient refuser ce droit pourtant constitutionnel et élémentaire », souligne la LTDH.
Toute personne, souligne la LTDH, en détention a le droit d’être traitée avec humanité dans le respect de la dignité inhérente à sa nature d’être humain, rappelle la Ligue.
Face à cette situation avilissante, la LTDH a interpellé le Garde des sceaux, ministre de la Justice, et les Procureurs généraux du Togo afin qu’ils réagissent urgemment. Elle leur demande de prendre toute la « mesure de la gravité de la situation dans laquelle se trouve la population carcérale, afin d’y mettre un frein réel » et notamment en organisant dans la durée, en collaboration avec les acteurs de la justice et toutes les bonnes volontés, « un programme de décongestion » des prisons du Togo.
Selon les statistiques publiées par cette organisation de défense des droits de l’Homme, en décembre 2011, le taux de surpopulation des prisons togolaises était alarmant. Selon ces chiffres, la prison civile de Notsè est surpeuplée à 269%, celle d’Aného 295%, celle d’Atakpamé à 220% et celle de Tsévié bas le record avec une surpopulation excédentaire les 407%.